Le mercredi 27 Avril 2022, s’est tenue une conférence à l’amphithéâtre 225 de la Faculté des Sciences de l’Education sur le thème « le répétiteur en accompagnement scolaire : entre nécessité et légitimité ».Tout a commencé par les souhaits de bienvenue du Doyen de la Faculté des Sciences de l’Education Prof. Cyrille Bienvenue BELA. Pour lui, c’est un honneur pour la Faculté de recevoir le Professeure ONGUENE ESSONO Christine par ailleurs Secrétaire Générale de l’Université de Yaoundé I. Pour le Doyen, la particularité de la conférence est qu’elle pose un problème banal, mais qui touche tout notre système éducatif, car constitué d’éléments qui engendrent la réussite des élèves à l’école. Pour cela, il formulera des interrogations : les méthodes d’enseignement sont-elles inefficaces ? Ces pratiques sont-elles révélatrices des failles du système éducatif camerounais ?

Prenant la parole, la conférencière prendra la parole et commencera par remercier monsieur le Doyen pour la sensibilité à son égard à travers les acclamations. Elle proposera par la suite une évolution heuristique de la compréhension du thème car, précise-t-elle, celui-ci s’expose au risque de dispersion. L’angle d’approche retenu par elle est celui de la didactique, tout en demandant d’interroger le parent d’aujourd’hui ; pour elle, et contrairement aux parents d’hier, le parent d’aujourd’hui a toujours un budget pour le répétiteur. Elle poursuivra par une interrogation : est-ce que le système cognitif de l’enfant est en régression ? Qui est enseignant aujourd’hui et comment le devient-on ? Qu’est-ce qu’on enseigne ? Puis, elle définira, les concepts : ce qu’on appelle répétiteur aujourd’hui tire ses origines de la Révolution française à travers l’instruction publique. Le répétiteur est une personne qui donne des cours particuliers à des élèves. La répétition est un encadrement sur commande ou un encadrement privé. La conférencière précisera qu’elle travaille sur la problématique des répétitions depuis 2008. Le répétiteur travaille avec des élèves qui ont des lacunes ; il encadre les enfants, il aide l’élève à bien faire son devoir. Pourquoi faut-il un répétiteur à tout prix ? Pour répondre à cette préoccupation, la conférencière reprend les propos de l’un de ses enquêté : « Mon travail est très compliqué, je rentre tard du travail, je n’ai pas assez de temps ». Le répétiteur est un acteur de l’informel, un facilitateur de l’étude. Son recrutement se fait de gré à gré, sur contrat verbal. C’est un acteur indépendant sans statut, c’est un libéral. Il est en charge du suivi de l’élève, évalue l’appropriation des savoirs et l’améliore, suit l’effectivité de l’étude, la mise à jour des leçons, des devoirs et de la compréhension des leçons. Il est le médiateur entre l’élève et le savoir. Il est important de situer son intervention par rapport à celle de la classe pour le définir didactiquement. Il complète l’action du maitre. La conférencière pense qu’une pédagogie du répétiteur doit être mise en place à la faculté des sciences de l’éducation. Car le répétiteur a un sérieux problème de qualification et de compétence. Elle terminera sa présentation en précisant que le répétiteur est un auxiliaire à qualifier, mais aussi à professionnaliser le métier. Comme recommandation, elle précise que le rôle de la Faculté des Sciences de l’Education est de mettre en place des AGR pour légitimer le travail des répétiteurs ; il doit être outillé par la pédagogie individuée des apprenants.

A la question de savoir si l’institutionnalisation du métier de répétiteur ne limiterait pas le travail des enseignants en classe, la conférencière dira que le travail de l’enseignant ne prendra pas coup car l’élève n’aura jamais assez d’être encadré. Etes-vous pour ou contre la spécialisation des formations ou la compétence ? L’idéal est que le répétiteur soit formé et compétent dans son travail. Le répétiteur doit se documenter et nouer des liens avec l’enseignant principal de l’élève. Le soutien et l’accompagnement scolaire ne permet-il pas d’émousser le travail de l’enseignant ? Le répétiteur doit expliquer le devoir et non reprendre tout l’enseignement fait en classe. Il faut tenir le manuel de la classe afin de respecter la technique que la pédagogie impose comme approche.

Pour conclure, le Doyen pense plutôt à une formation certifiante du répétiteur avec, à la clé, un certificat qui permettra de sortir de l’informel et d’institutionnaliser ce métier.