Professeur AMOUGOU Joseph Armathé

Le mercredi 24 Mai 2022, s’est tenu une conférence à l’amphithéâtre 225 de la Faculté des sciences de l’Education sur le thème « Développement durable, changements climatiques et enjeux éducatifs ».

Monsieur le Professeur BELA Cyrille Bienvenu Doyen de la Faculté des Sciences de l’Education a ouvert cette conférence par les civilités usuelles. Il a souligné que c’est un honneur pour l’établissement de recevoir le Professeur AMOUGOU Joseph Armathé, Directeur Général de l’Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONACC) et enseignant permanent à la Faculté des Arts, Lettres et des Sciences Humaines  de l’Université de Yaoundé I. Pour le Doyen, cette conférence se tient au moment où les pouvoirs publics mettent au centre de leurs préoccupations la problématique du changement climatique et la question au cœur du développement durable. Il sollicite, par ailleurs, une collaboration entre la FSE et l’ONACC, notamment en ce qui concerne la formation et les stages académiques.

Le conférencier prendra la parole et commencera par remercier avec insistance le Doyen et son équipe d’avoir choisi sa modeste personne pour animer cette conférence. Il rassurera Monsieur le Doyen de la  disponibilité à recevoir en stage ses étudiants de la FSE et à mettre à sa disposition, dans les jours à venir, certains de ses collaborateurs pour la formation du personnel et des étudiants de la FSE en captage de finances climatiques. Entrant dans le vif du sujet, le conférencier déclinera son exposé autour de quatre points essentiels : l’émergence et l’évolution du concept de développement durable, les composantes du développement durable, les causes, manifestions et conséquences du changement climatique, et les enjeux éducatifs du développement durable. De l’économie de ces points, l’on retiendra que le concept de développement durable, qui consiste à répondre aux besoins de développement présent sans compromettre celui des générations futures, a été conçu dans les années 1968 par l’industriel italien Aurelio Peccei qui posaient aux membres du Club de Rome les préoccupations relatives aux limites de la croissance économique. Ce concept repose sur trois principaux piliers : social, économique et environnemental. L’activité humaine se présente comme la principale cause du changement climatique qui se manifeste, entre autres par l’augmentation de la température globale de la terre, la diminution des précipitations, la fonte des glaciers, etc. La baisse des rendements agricoles, les perturbations du potentiel hydroélectrique, l’avènement de certaines maladies… sont d’autres conséquences liées au changement climatique qui est l’expression du développement non durable. Dès lors, l’éducation se présente comme une voie incontournable pour venir à bout de ces difficultés. Elle doit se situer au cœur de tout processus de développement durable : c’est elle qui peut conduire à un changement de paradigme en aidant les populations à s’approprier les savoirs nécessaires pour se transformer et adopter des comportements de développement durable. Pour y parvenir, l’école devrait s’adapter à son temps. L’on devrait concilier les programmes de développement et renforcer les capacités des collectivités territoriales décentralisées avec l’exigence d’un développement propre, procéder à l’éducation morale de la société, le renforcement des capacités et l’appropriation des savoirs adéquats à tous les niveaux.

Après le déroulé de l’exposé du conférencier, place a été donnée à la phase des contributions et questions-réponses. L’assistance voulait, entre autres savoir la place de l’individu dans le changement climatique  si le développement durable n’est pas un slogan ou une stratégie pour maintenir l’Afrique dans le sous-développement, le rôle et l’efficience de l’ONACC. En guise de réaction à ces préoccupations, le conférencier affirme que l’action individuelle est incontournable dans le changement climatique puisque c’est d’abord l’individu qui doit adopter et incarner les comportements de développement durable au quotidien. Il estime, par ailleurs, que le développement durable ne doit surtout pas être considéré comme un slogan ou une stratégie pour maintenir l’Afrique dans le sous-développement non seulement parce que le développement doit être pensé de façon locale, mais aussi parce que chaque individu et chaque Etat qui ressentent les effets du développement non-durable. Il rappelle enfin que l’ONACC a été créé en 2009 par le président de la République avec plusieurs missions, dont celles de suivre l’impact du changement climatique au Cameroun, de proposer des mesures d’adaptation, de mettre à la disposition de la population la bonne information pour aider à la prise de bonnes décisions dans différents secteurs, etc.